Au chevet de cette Ecole, nous trouvons le Maréchal de Saxe, un riche contrôleur général des guerres, Paris-Duverney, ami de la Pompadour, laquelle  appuie le projet auprès  du Roi  Louis XV, puis  un grand architecte, Gabriel…et un italien intriguant. De cette association improbable naît en 1751 une école militaire pour les cadets de la petite noblesse provinciale, financée par une Loterie lancée par Casanova qui gère les commissions sur la vente des billets...

Ainsi s’élève dans la plaine maraîchère de Grenelle cette merveille architecturale sobre, où les nombreuses colonnades plaisent aux jeunes cadets. L’un d’eux, entré à 15 ans en 1785 y reçoit, dans la chapelle, la Confirmation par Mgr de Beaumont, archevêque de Paris, qui s’étonne : Napo …Napoleone ? D’où vient-il ? Ce n’est pas le prénom d’un saint. Avec un fort accent, la réponse fuse : » il y a plus de saints que de jours dans le calendrier ». Ce Napoleone fort en maths voulait choisir…la marine. Il n’y avait plus de place, ce fut l’artillerie. Nous aurions pu avoir l’Amiral de Buonaparte…l’Histoire eut été autre…

L’Ecole connut de nombreuses vicissitudes depuis  la Révolution. La Chapelle coupée par un plancher au 1er étage fut une belle salle de bal sous l’Empire, au-dessus d’un dépôt de literie…En 1870, une balle troua la glace du grand salon des maréchaux, que nous visitâmes exceptionnellement. Dans la bibliothèque aux boiseries grises, une autre balle troua en 1944 un livre allemand et la glace au-dessus : livre et trous sont toujours là. Grand manège, superbes écuries (90 chevaux), carrière, sellerie, la cavalerie reste présente.

Le pavillon Gabriel fut la chapelle de l’infirmerie, les malades pouvant y suivre la messe par les ouvertures sous la coupole. Un conférencier érudit, aimable et disert, M Henri Vivier, nous révéla  cette histoire que parfois nous ignorons quand nous courons aux conférences. Merci  au CRC2 Noëlle Auphan pour avoir organisé cette redécouverte.